Thérèse Baillif : "La société réunionnaise est extrêmement violente"

Lors d’un colloque sur les violences intrafamiliales, des personnalités ont débattu de ce fléau qui empoisonne l’île de la Réunion et son avenir. Y étaient présents un parterre de fonctionnaires de la Police et de la Justice, des associatifs, la députée Karine Lebon et le Président de la Nouvelle Réunion Eric Beeharry.

Interviewée par LeMedia.re, la fondatrice du CEVIF (Collectif d’Élimination des Violences IntraFamiliales) Thérèse Baillif a osé dire des vérités dérangeantes sur les Réunionnais.

Elle a également dénoncé le tabou des dénonciations calomnieuses commises par des « tordus ». Accusations mensongères parfois utilisées par des enfants à l’ego surdimensionné, manipulateurs et ingérables. Ceux-ci exploitant vicieusement le principe de précaution et la sensibilité des services publics pour se venger de leurs parents ne faisant que remplir leur devoir d’éducation, à savoir : les faire se coucher à l’heure, aller à l’école, effectuer leurs devoirs, ne pas abuser des appareils connectés, ne pas fréquenter de racailles, etc.

À côté des échanges convenus sur la nécessaire prévention et les moyens d’enquête à augmenter (qu’on pourrait entendre à Paris ou Marseille), c’est l’intervention du Président de la Nouvelle Réunion qui a retenu l’attention. Eric Beeharry a insisté sur les racines locales du Mal, sur le fait que les violences intrafamiliales demeuraient beaucoup plus nombreuses qu’en France. Il a ainsi préconisé un « devoir d’inventaire sur la Réunion », afin « que la société réunionnaise se regarde enfin en face ». Pour y arriver, il faudra selon lui « des experts en Histoire, en psychologie et en communication pour changer la donne, tant l’hypocrise et la politique de l’autruche sont omniprésentes à la Réunion ».

Applaudi par la salle, Eric Beeharry a également été encouragé par Léo Kichenassamy du Pacte pour la Transition qui a souligné « l’importance de la transmission intergénérationnelle » symbolisée par l’amitié entre Thérèse Baillif doyenne de la cause et Eric Beeharry militant du CEVIF ayant aidé plusieurs victimes depuis des années (cf. exemple plus bas) et nouvelle star montante de la société civile réunionnaise.